Prendre des photos est un geste quotidien pour la plupart d’entre nous. Que ce soit pour immortaliser les premiers pas de nos enfants, rapporter des souvenirs d’un voyage et d’un bon moment, nous faisons tous beaucoup de photos. Certains doivent même régulièrement faire des photos dans le cadre professionnel. Mise en avant d’un produit, d’un stand sur un salon ou pour alimenter les réseaux sociaux de votre entreprise par exemple.

 

Avec ces photos, vous cherchez à capter l’attention des personnes et faire passer votre message et vos émotions. Je vous propose 5 conseils pour progresser et améliorer vos images.

 

1 – Le choix d’un sujet et la composition de l’image

La première chose avant de faire une photo est de se poser quelques questions :

  • Je souhaite montrer quoi ?
  • Je souhaite transmettre quelle émotion ?
  • Je souhaite la montrer à qui ?

Cela peut sembler évident mais c’est une étape cruciale.

Dans le cas d’un paysage, plutôt que de photographier au hasard, il est utile de comprendre ce qui vous a donné envie de sortir votre appareil. Des ombres à travers les arbres, un animal qui court sur une crête en montagne, etc… peu importe, mais vous avez là l’élément clé de votre photo ! Vous allez composer votre image autour de ce point d’intérêt.

On va également chercher quelle émotion l’on souhaite transmettre.

L’émerveillement d’un enfant devant un objet coloré ? L’élément principal de votre photo sera alors le visage de l’enfant, pas le jouet.

Les larmes de joie d’une demoiselle d’honneur ? On a évidemment le portrait de la jeune fille mais il est aussi possible de suggérer les larmes avec un gros plan de sa main qui serre un joli mouchoir en tissu.

 

Une fois que vous avez identifié votre sujet (le “quoi”), il faut le placer dans l’image pour le mettre en valeur. C’est la composition.

En occident, de par notre éducation/culture, nous lisons une image comme un texte, en effectuant Z. Faites le test rapidement, vous verrez que vous commencez généralement en haut à gauche pour finir en bas à droite. Ainsi, vous comprenez que placer votre sujet en plein milieu de votre image n’est pas forcément le plus efficace.

Une règle revient souvent en photographie ou en peinture, il s’agit de la “règle des tiers”. Le principe est simple. On imagine des lignes horizontales et verticales pour séparer chaque tiers de l’image. On place ensuite le sujet sur un des “points chauds”, situés aux croisements de ces traits.

Cette technique fonctionne bien et apporte une lecture simple et dynamique de votre image. C’est un grand classique en terme de composition. Cependant, comme toutes les règles, si on l’applique trop, les images finissent par toutes se ressembler. Je vous invite donc à essayer des choses différentes.

Vous pouvez notamment utiliser l’environnement proche pour trouver des perspectives et des lignes qui vont guider le regard. Par exemple, lors d’un paysage on peut chercher un encadrement naturel du sujet tels que les branches d’un arbre ou utiliser des rochers en premier plan.

Un point important lors de la composition et de laisser de l’espace au sujet. Si le sujet est en mouvement, veillez à garder de l’espace devant le sujet sinon on aura l’impression qu’il bute contre le bord de votre photo. De même pour un portrait, il est important de conserver de l’espace en avant du regard du sujet. Si l’on reprend l’exemple du portrait d’un enfant, il sera intéressant de comprendre pourquoi il est si émerveillé en laissant apparaître le jouet dans le bord de l’image.

 

2 – Le point de vue

 

En complément de la composition, il faut adopter un point de vue. Le point de vue correspond à l’emplacement du photographe par rapport au sujet. Le choix du point de vue peut radicalement changer la perception de l’image.

On peut choisir de s’éloigner et de laisser de l’espace au sujet afin d’avoir la vue d’ensemble de la scène. On se placera alors en spectateur.

Au contraire, on peut se rapprocher du sujet pour en faire ressortir un détail ou créer une certaine intimité. Le célèbre photographe Robert Capa, connu pour ses photos des conflits de son époque, disait « Si ta photo n’est pas assez bonne, c’est que tu n’étais pas assez près ». En se rapprochant, cela lui permettait d’être au cœur de l’action.

En complément, on peut également choisir de photographier à hauteur d’œil, en plongée ou en contre-plongée. Dans la majorité des cas, j’apprécie de me baisser très légèrement en pliant un genou pour faire mes photos. Cette position offre une image assez naturelle qui vous immerge facilement.

Prise de vue à hauteur d’œil

Les photos réalisées en plongée ou contre-plongée répondent à des cas plus spécifiques. On optera pour une vue en contre-plongée si l’on souhaite mettre en valeur l’imposante taille d’un bâtiment ou d’une sculpture. Au contraire, pour donner le sentiment de dominer un paysage autour de soi, on utilisera une vue en plongée.

Prise de vue en plongée
Prise de vue en contre-plongée

 

3 – Le cadrage (horizontal, vertical, carré)

 

Lorsque vous faites une photo vous avez le choix entre tenir votre appareil horizontalement ou verticalement.

Vous ne voulez pas choisir ? Faites un format carré ! Je rigole mais c’est notamment le format utilisé par le plus gros réseau social basé sur l’image : Instagram.

Instagram propose par défaut un format carré car il est plus facile à utiliser pour valoriser un sujet et qu’il permet un affichage bien adapté aux écrans de smartphones. Si ce format peut apporter un vrai plus dans la construction d’une image, faites attention de ne pas tomber dans la facilité en ne réalisant que ça… au risque de perdre en créativité !

 

4 – L’exposition et le travail de la lumière

 

Pour réussir une photo, il faut également capturer la bonne quantité de lumière, c’est ce qu’on appelle l’exposition. Une bonne exposition consiste à avoir suffisamment de lumière pour mettre en valeur votre sujet.

S’il s’agit du point le plus dur à maîtriser c’est aussi le plus agréable à travailler. Dans un premier temps, on peut faire confiance à son appareil en mode “automatique” pour se consacrer sur la composition et la saisie de l’émotion. Cependant, on appréciera rapidement de maîtriser cette matière qu’est la lumière.

 

– Le mode P plutôt que le mode « tout automatique » ?

Pour commencer en douceur, on peut s’essayer au mode P qui permet d’agir sur la sensibilité du capteur à la lumière. On parle alors du réglage des ISO.

Quand il fait sombre, si l’on veut obtenir des photos à la fois nettes et lumineuse on a besoin de capter plus de lumière. C’est ce que l’on va faire un changeant la sensibilité de l’appareil. Attention cependant à ne pas monter trop haut la sensibilité de l’appareil au risque d’obtenir une dégradation importante de l’image. C’est ce qu’on appelle du “bruit” numérique.

De manière générale, l’idéal est d’avoir assez de sensibilité pour avoir une bonne exposition tout en gardant la valeur des ISO le plus bas possible.

Autre avantage du mode P, le flash ne se déclenche pas seul. C’est pour moi la garantie de réaliser une photo au rendu plus naturel et agréable.

Si l’on souhaite aller plus loin et progresser en photographie, on privilégie l’utilisation des modes semi-automatiques suivants :

 

Mode priorité ouverture (souvent noté A ou Av) : On règle alors la quantité de lumière que l’objectif va laisser passer et l’appareil gère la durée d’exposition.

Avec une grande ouverture (f1.8 par exemple), on a une grande quantité de lumière mais une faible profondeur de champs. C’est à dire que la zone nette de l’image sera limitée et on aura beaucoup de flou avant et après la zone de mise au point. C’est l’idéal pour réaliser un portrait et dégager le sujet de son environnement.

Si on ferme l’ouverture, à f11 par exemple, la zone de netteté sera très grande mais on devra augmenter le temps de pose pour obtenir assez de lumière. C’est souvent le cas lors d’une photo de paysage où l’on souhaite avoir un maximum de détail. Pour avoir suffisamment de lumière, l’appareil va augmenter le temps de pose, il faut alors faire attention au flou de bougé. Si le temps de pose devient trop long (inférieur à 1/100 de seconde), on utilisera alors un trépied.

 

Mode priorité vitesse (souvent noté T ou Tv) : On règle la durée d’exposition du capteur à la lumière et l’appareil gère l’ouverture de l’objectif.

Particulièrement utile pour les photos d’action, le mode priorité vitesse permet de figer une action avec une vitesse élevé (1/4000ème de seconde par exemple). A l’opposé, une vitesse lente (1/80 de seconde par exemple), permet de réaliser des “filés”. Cette technique bien maîtrisée permet d’accentuer la sensation de mouvement.

 

Pour finir, voici une petite astuce pour le cas particulier des photos sur la neige ou en contre jour. L’appareil à souvent du mal à mesurer correctement la lumière c’est pourquoi il faut surexposer légèrement l’image pour obtenir la bonne exposition du sujet.

 

5 – Le timing

Dernier conseil pour améliorer ses photos : Le Timing !

La lumière en plein jour est souvent trop “dure” et directe. Elle provoque alors des ombres disgracieuses sur les visages, elle écrase les reliefs d’un paysage, les couleurs sont ternes etc.

Les plus belles lumières et couleurs ont souvent lieu tôt ou tard dans la journée.

Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut se lever tôt ou attendre les derniers moments de la journée. Évidemment, ces instants sont courts et nécessitent d’anticiper pour en tirer le meilleur.

Saisir le bon moment. C’est une autre notion du timing, très importante en photo car c’est cela qui va vous permettre d’avoir la bonne position ou la bonne expression du sujet.

En sport, il faut anticiper la trajectoire, le mouvement du sujet. Personnellement, je réalise plusieurs fois le mouvement que je vais devoir faire pour suivre le sujet “dans le vide”. Cela me permet d’ajuster mon mouvement et d’être prêt pour l’instant T.

Pour être sûr d’avoir la bonne photo, on peut également utiliser le mode rafale de l’appareil. On ne gardera ensuite que la photo la plus réussie de la série.

Conclusion

Certaines notions peuvent être difficiles à maîtriser et le dernier conseil que l’on peut donner est de pratiquer autant que possible tout en gardant la notion de plaisir/jeu à l’esprit.

 

J’espère que cet article vous permettra de réaliser de meilleures photographies. Bien évidemment, si vous avez des questions, les commentaires sont ouverts et je serai ravis de vous répondre.