Un article un peu particulier cette fois sur un projet personnel que j’ai réalisé en dehors de mes missions au sein d’Alpcat Médias.
Le “je” c’est moi, Fabien Jumarie, membre de l’équipe d’Alpcat Médias ! J’ai plusieurs casquettes, principalement en charge de la relation client, je m’occupe également du community management.
Je suis aussi télépilote de drone professionnel, et j’accompagne Cyril & Ingrid (aka les boss!) lors de certains tournages, pour réaliser des prises de vues aériennes, les assister en apportant une aide logistique, aider à la direction des modèles et réaliser des prises de vues complémentaires.
Je suis animé par plusieurs passions et notamment le ski de montagne, passion que je partage avec “le jeune” Robin Janvier.
Robin est un skieur local et expérimenté qui a grandi dans les montagnes des Aravis. Un ami avec qui j’apprécie passer du temps en montagne.
Au début de l’hiver au fil d’une discussion avec Cyril et Ingrid, nous avons évoqué le fait qu’il pouvait être intéressant pour moi de pratiquer et de m’entrainer à capter des images avec Robin.
Je trouvais l’idée intéressante, et la perspective de filmer librement une de mes passions était réjouissante !
Mais je l’ai appris grâce à mon expérience avec Alpcat, lorsque l’on part filmer sans objectif, sans idée ou brief, il est difficile d’obtenir des images intéressantes et exploitables. Un script, une trame, des intentions de plans, un plan de tournage par sortie, il est important d’écrire et se fixer des objectifs pour avoir une base sur laquelle se reposer et s’assurer de pouvoir capter tout ce que l’on souhaite.
Même si tout était clair dans ma tête, il est également important d’avoir ces éléments pour pouvoir les partager avec les autres intervenants sur le projet, notamment Robin ici.
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La réflexion
Je me devais de trouver un objectif, un but, une idée originale à filmer.
Des films de skis j’en ai vu beaucoup, beaucoup ! Des grosses productions aux “petits” films locaux, je ne voulais pas copier un concept existant et faire pour faire. Alors j’ai eu une idée qui m’a paru intéressante, tant sur le plan storytelling, que sur le plan logistique.
Avec Robin nos vies actives ne nous permettent plus d’aller skier quand toutes les conditions sont optimales, notamment en semaine. Nous adorons le ski de randonnée pour le côté évasion, aventure, effort et montagne. Nous avons donc décidé de mettre en images nos sorties matinales, effectuées avant d’aller au boulot et d’en faire un film.
Ainsi est né “Aux premières lueurs” (APL).
Evasion, montagne, camaraderie, apprentissage et découverte tout est réuni pour un beau projet !
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La réalisation
“Quitte à se lancer dans un projet autant faire ça bien !”. Telle une éponge j’ai absorbé tout ce qui se passait autour de moi pendant ces dernières années lorsque que j’ai été confronté à des tournages. En majeur partie avec Alpcat, mais j’ai aussi eu l’occasion d’assister (et de participer) à divers tournages notamment autour de sports de glisse (ski-snowboard-bmx).
Je me suis appuyé sur ce vécu pour donner toutes les chances à ce projet de voir jour. (sans mauvais jeu de mot!)
Obtenir le soutien d’Alpcat Médias me semblait indispensable. Outre le prêt de matériel (drone-caméras-poste de montage), les conseils, l’expérience, la vision de mes deux boss sont pour moi la base de la réussite de cette aventure.
A cette étape j’avais tout pour attaquer les tournages : un concept, un sujet à filmer, du matériel pour filmer et pour la post production, ainsi qu’un soutien technique.
Tout le monde n’a pas cette chance et je remercie encore une fois Alpcat pour cette opportunité !
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Les tournages
Caméra au poing, skis aux pieds, frontale allumée, je suis prêt à filmer avec Robin !
Je garde toujours en tête les conseils de Cyril pour “bien filmer”, et je m’applique à essayer de saisir tous les moments qui peuvent apporter à l’histoire.
J’ai fait le choix de filmer avec des outils que je connaissais, simples d’utilisation, et facilement transportables pour nos virées à skis. Je n’ai pas forcément les compétences pour filmer avec une “grosse” caméra, ni l’envie de trimballer plusieurs milliers d’euros sur mon dos pendant plusieurs heures ! GoPro et drone Mavic Pro répondent parfaitement à mes critères dans le cadre d’APL.
J’ai voulu partager nos points de vue au travers de ce film et le côté “caméra à l’épaule” s’y prête parfaitement. Le drone permet quant à lui de se dégager, de prendre de la hauteur et apporte de la fraîcheur dans les images. Je trouve qu’il offre ce côté “spectacle” et contemplation qui me semblait important pour valoriser le cadre et l’ambiance de nos sorties.
Une caméra sans carte mémoire, pas de batterie de rechange, je ne vous ferais pas de laïus sur la bonne préparation du matériel en amont des tournages mais vous aurez compris que c’est impératif !
J’ai bien fait chauffer les cuisses pour pouvoir capter au mieux nos sorties ! Aller au devant de Robin, chercher un point de vue éloigné de la trace, le rattraper après l’avoir filmé monter, faire la trace, etc.
Utiliser au mieux ce que l’environnement nous offre pour varier les angles et les valeurs est un défi tout autant technique que physique !
Le fait de filmer de nuit représente une difficulté supplémentaire. Déjà car on est pas bien réveillé ! Et surtout parce qu’il est difficile de gérer la lumière. J’ai joué au maximum avec la lumière de nos lampes frontales et je l’avoue ai quelques fois “triché” en déportant ma lampe pour avoir une meilleure lumière sur Robin.
Ayant filmé sur plusieurs sorties j’ai eu l’occasion d’expérimenter différentes techniques, et d’ajuster ma façon de faire. J’avais la chance d’avoir de la marge et de pouvoir faire des erreurs. Se tromper pour mieux réussir !
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Ce que l’on projette vs ce que l’on obtient
Je le savais déjà mais on part avec plein de choses en tête, plein d’idées, avec notre fameuse liste de plans à réaliser pour finalement ne pas obtenir tout ou du tout les plans souhaités !
Notre souhait au travers de ce projet étant de retranscrire notre expérience, nous n’avons pas travaillé les plans comme un tournage en bonne et due forme, nous n’avons rejoué aucune scène et nous avons fait avec les conditions.
L’élément le plus déterminant dans notre cas était les conditions de neige et surtout nivologiques. Avec une belle fenêtre météo et un risque d’avalanches à 4/5, nos options d’itinéraires étaient limitées par exemple. D’autant plus que nous avons eu un hiver compliqué en terme de conditions !
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Le dérushage
Première étape incontournable de toute vidéo, j’ai fait le choix de dérusher les images au fur et à mesure des tournages. J’avais ainsi les idées claires et je pouvais également ajuster mes prises de vues et réglages pour les tournages suivants.
J’attire votre attention sur le fait qu’il est important de faire son derush avec une grande application. En effet j’ai du revenir dans les images non triées pendant le montage pour aller chercher certains plans et certaines valeurs.
Au final du temps de perdu qui aurait pu être économisé sur le derush !
Je me suis néanmoins appliqué à sélectionner tous les éléments exploitables, tant au niveau de l’image, que des sons.
Une première étape longue et fastidieuse donc mais qui permet de donner des bases solides à son projet !
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Le montage
La première vidéo que j’ai monté était une vidéo de skate avec mes amis, à 15 ans sur Windows Movie Maker, et depuis je dois vous avouer que je n’ai pas vraiment remis les mains dans le montage !
Mais la perspective de donner vie à un enchaînement d’images, mes images qui plus est, me réjouissait déjà ! Et le fait de voir Ingrid le faire au quotidien n’a fait qu’accentuer cette volonté.
“Adobe Première Pro”, sans les sessions de formations sur les basiques par Ingrid qui a pris sur son temps pour m’accompagner, je pense que j’aurais passé mes soirées sur YouTube !
Le montage est un métier, j’étais déjà convaincu ! Mais les heures passées derrière le clavier me l’ont bien rappelé !
Tout comme la captation d’images, je souhaitais “faire simple”. Plus facile à dire qu’à monter !
Pas de transitions hollywoodiennes, ni d’effets wahou, je me suis concentré sur l’histoire. Mon souhait le plus cher était de retranscrire ce que nous avions vécu lors de ces sorties matinales.
La narration était plutôt évidente dans ce projet : montée de nuit, contemplation du lever de soleil, atteinte du sommet, puis descente à skis.
L’ambiance si particulière de monter de nuit à la frontale, seuls, puis de voir le jour se lever et le soleil pointer derrière les sommets environnants. La nature, la montagne, ces instants éphémères, intenses, après avoir sué à monter nos 800m, 1000m et parfois plus, de dénivelé au saut du lit.
Nos rires, nos doutes, nos humeurs, nos délires, et nos joies, mais surtout la récompense : une descente aux premières lueurs pour commencer la journée. Tous ces éléments je me devais de les retranscrire au plus juste.
La difficulté à monter ses propres images m’a interpellé. Je voulais tout mettre ! Le fameux plan pour lequel j’ai passé 20min à monter pour m’installer en amont par exemple, ne sert pas mon histoire mais j’ai envie de l’intégrer car je me suis donné du mal pour le réaliser.
J’ai du faire l’effort de prendre du recul et de me détacher de certaines images afin de réaliser un montage le plus objectif possible. (même si au final c’est impossible!)
J’ai travaillé avec un rythme en dents de scie sur le montage. Le fait de faire cela sur mon temps personnel a forcément joué sur ce rythme. Mais avec du recul je me rends compte que cela est très bénéfique. Je travaille plusieurs heures d’affilée sur le montage, puis je n’y touche pas pendant plusieurs jours. Lorsque je reviens dessus, mon oeil est neuf, et cela me permet de confirmer certains choix et de revenir sur d’autres !
J’ai eu la chance de pouvoir avoir des retours très constructifs en cours de montage notamment de la part de Cyril & Ingrid.
Cela m’a permis de voir si mes intentions étaient bien transmises et si tout était cohérent.
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Le son
Le son est un élément essentiel dans la vidéo.
J’ai fait le choix d’accompagner les images par une voix-off, celle de Robin. Il était important pour moi de capter l’audience dès le début, et surtout de présenter en détail qui nous étions et la nature de notre projet.
C’est un choix personnel, il se dit “qu’une image vaut mille mots” mais une histoire racontée de vive-voix pour accompagner les images c’est toujours plus sympa !
Le son reste un monde à part ! J’ai travaillé au mieux les sons “bruts” des plans vidéos, enregistré une voix-off “clean” avec un (vrai) micro.
“J’ai trouvé la musique” ! Très content d’en arriver là, car monter des images sur une musique c’est très agréable ! Jouer avec les nuances et couleurs de la musique sélectionnée pour donner son rythme au montage est vraiment fun !
La qualité d’une vidéo passe incontestablement par le bon traitement des sons et c’est un exercice très difficile.
J’ai fait au mieux pour avoir un son propre et en adéquation avec les images. Comme beaucoup d’éléments dans le montage vidéo, les choix de sons, la manière de les travailler, et les choix de musiques sont des histoires de goûts et d’affinités.
J’ai souhaité avant tout me faire plaisir et transmettre ma vision !
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Et ensuite ?
Diffuser la vidéo bien sûr ! Pour cela plusieurs options et canaux s’offrent à nous, mais c’est un autre sujet tout aussi vaste !
J’espère que vous aurez la chance de pouvoir le voir, en festivals à l’automne 2020, ou sur le web !
Ce projet est un bel enseignement tant sur le plan technique, professionnel mais également personnel.
Cela me permet aussi de voir d’un autre oeil les autres productions, amateurs ou professionnelles.
Est-ce que j’ai envie de me relancer dans un autre projet de ce type ?! Affaire à suivre…
N’hésitez pas si vous avez des questions à propos d’APL, je me ferais un plaisir d’y répondre ! A bientôt !